Témoignage
« UNE START UP INDUSTRIELLE DANS LES ÉNERGIES VERTES. »
Les start up industrielles sont rares, Boostheat est de celles-là. Il a fallu 8 ans de recherche à Luc Reginster et Luc Jacquet, deux ingénieurs sortis de l’UCL, pour mettre au point une technologie de chauffe révolutionnaire. Ils ont réussi à coupler les avantages d’une chaudière à gaz à condensation avec ceux d’une pompe à chaleur. Comment ? En équipant leur chaudière d’un compresseur thermique, breveté, qui récupère l’énergie de la combustion pour produire de la chaleur comme le ferait une installation classique de pompe à chaleur. Le rendement de la chaudière est plus élevé (jusqu’à 200%) et la consommation d’énergie est reduite de moitié. L’installation est à usage domestique, elle vise à remplacer les vielles chaudières des particuliers par une solution énergétique plus écologique, plus efficace et économiquement accessible.
« La chaudière est une machine qui n’a plus évolué depuis une dizaine d’années, explique Luc Jacquet, CEO de Boostheat, en y ajoutant un compresseur on change de paradigme, on la marie à la technique de la pompe à chaleur. Le gaz fait partie des solutions énergétiques de demain. »
Des chaudières hybrides…à produire et commercialiser.
Les deux ingénieurs ont dépassé le stade du prototype et des brevets, ils se sont lancés dans la production de leur chaudière « Boostheat.20 ». Ils ont racheté un ancien site industriel de Bosh à Lyon, ils ont trouvé des partenaires techniques, engagé une centaine de personnes et ils sont arrivés à livrer et à installer une quarantaine de chaudières en 2019. Avec succès. La commercialisation est enclenchée, avec 381 commandes pour 2020. Mais il en faudra 4500 pour atteindre l’équilibre financier comme prévu dans les 2 ans.
La start up est devenue « scale up », elle a commencé à générer du chiffre d’affaire. Et elle s’est introduite sur les marchés allemands et suisses, elle espère maintenant s’installer en Belgique.
« Nous voulons créer une filiale belge, dit Luc Jacquet, pour commercialiser notre chaudière mais aussi pour développer une branche tertiaire, orientée vers l’industrie . Il faudra construire de plus grosses chaudières équipées de plus gros compresseurs, cela demande une recherche et elle sera effectuée en Belgique. »
Une entrée en bourse réussie.
Boostheat a vécu de fonds glanés en Private Equity pendant ses 8 premières années d’existence. Mais pour assurer sa montée en charge industrielle, la start up avait besoin d’une masse critique de capitaux. Elle a réalisé un tour de table de 20 millions d’euros, avant d’entrer en bourse en octobre 2019. Elle a frappé à la porte de la SRIW qui a accepté de monter à son capital pour 3 millions d’euros.Pour Olivier Bouchat, il s’agissait d’une opportunité à saisir : « C’est un produit révolutionnaire, même si le risque commercial est élevé parce que le marché des chaudières est aux mains de gros acteurs comme Viessman, Vaillant et autres.. Mais la technologie est en phase avec notre objectif d’accélérer la transition énergétique, c’est pour ça qu’on a investi. N’oublions pas que la Wallonie veut réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030. »
Boostheat a réussi à lever 36,9 millions € en se faisant côter sur Euronext Paris, mais les 3 millions € de la SRIW n’en sont pas moins précieux aux yeux de Luc Jacquet :
«Avec la SRIW c’est le début d’une nouvelle histoire qui nous amènera sur le marché belge. Ils nous ont bien accueillis, parce qu’on travaille sur l’efficacité énergétique qui est un de leur sujet cœur. On est content de ce soutien public, parce que ce sont des acteurs au long court qui permettent à une société nouvellement côtée, comme la nôtre, de passer à travers les troubles du marché. Ils sont un facteur de stabilité. »