Témoignage
« Un expert reconnu du Big Data »
Euranova est une société de service spécialisée dans le Big Data et dans l’intelligence artificielle, cad dans l’analyse et le traitement des données en temps réel. Elle met la révolution numérique à la portée des entreprises, en leur permettant de tirer une valeur ajoutée de leurs données chiffrées. Elle utilise pour ce faire des méthodes de calcul pointues, des algorithmes, appliquées à des problématiques propres aux entreprises. Dans le cas d’une banque, par exemple, elle définira le processus pour valider une demande de carte de crédit en ligne.
Plus largement, Euranova a mis au point un concentrateur de données, Digazu, qui permet de regrouper des ensembles de données habituellement séparées dans des fichiers distincts. L’intérêt est de pouvoir faire interagir ces fichiers et de dégager de nouvelles sources de revenus. Si l’on prend par exemple un opérateur télécom : il a des clients, des points de ventes et des équipes opérationnelles sur le terrain. Ce sont 3 groupes de données distincts. Si on les rassemble, il devient possible d’organiser, via les points de vente, une campagne pour les clients, lorsqu’on perturbe leur ligne téléphonique par des travaux.
« Nous voulons aider nos clients à faire leur métier autrement, avec les techniques d’aujourd’hui, explique Éric Delacroix, co-fondateur d’Euranova. La révolution numérique permet d’acquérir de nouvelles connaissances, mais il faut être prêt à changer de culture. »
Une expertise demandée par les banques et les télécom.
Euranova permet l’usage de son concentrateur de données aux entreprises qui souscrivent un abonnement. Elle a déjà un beau portefeuille de clients.
« Cela coûte moins cher de s’abonner à Digazu que de payer un ingenieur, fait remarquer Eric Delacroix. La vitesse et la qualité d’exécution de notre logiciel font la différence. »
C’est le secteur des Télécom qui le premier a souscrit à la formule, Euranova à déposé plusieurs brevets pour l’opérateur chinois Huawei, Proximus recourt à ses services. Les banques et les assurances aussi sont de gros consommateurs de services informatiques, Euranova en compte plusieurs dans sa clientèle : BNP Parisbas, Axa, Allianz, Master Card, Swift, Euroclear… A quoi s’ajoutent des entreprises comme B Post. Ou l’industrie pharmaceutique, qui cherche à réduire ses coûts et augmenter sa productivité, avec des clients comme GSK.
Euranova a été créé en 2008, 12 ans plus tard elle emploie 80 personnes à Mont Saint Guibert. Et elle en emploie 10 à Marseille et 15 à Tunis. Elle a doublé son chiffre d’affaire sur les 3 dernières années, en le portant à 7,5 millions € . Elle vise à s’internationaliser davantage.
Se financer sans se faire racheter.
C’est Invest Sud qui a aidé Euranova a se lancer, en 2008, c’est la SRIW qui a souscrit à l’augmentation de capital de l’entreprise en septembre 2019. Elle a pris une participation de 17% en mettant 3,5 millions d’euros sur la table. De quoi rassurer les banques et favoriser une levée de fonds pour financer la croissance de l’entreprise. Contrairement aux habitudes, c’est la SRIW qui a proposé elle-même ses services.
« Cette entreprise n’était pas dans notre portefeuille, commente Eric Poncin, mais on voulait lui donner les moyens de grandir et de s’internationaliser. Parce que c’est un acteur-clé dans le développement des Big Data en Wallonie, et c’est un secteur qui a besoin de se développer chez nous pour atteindre une masse critique. On s’attend à une croissance de 20% dans ce secteur dans les 5 prochaines années. Euranova a déjà une centaine d’employés, elle continue de se diversifier, elle comptera dans le monde de demain. »
Eric Delacroix ne cache pas que des investisseurs étrangers les avaient approchés, son co-fondateur Hervé Bath et lui, quand la SRIW est venue les trouver. Ils ont choisi l’investisseur public.
« Des fonds ont proposé de nous racheter, confie-t-il, mais on a refusé parce que notre ambition est de nous développer ici, où le tissu technologique est très réduit. Il faudrait arriver à créer en Wallonie un Lhoist ou un Carmeuse du numérique, ces entreprises familiales qui traversent le temps et créent de la valeur pour la région. En nous épaulant, la SRIW a un projet d’investissement plus que de rentabilité. Son but est de garder un ancrage local et on ne peut que l’approuver.Elle nous aide à porter nos ambitions un peu plus loin. »